Ma voiture

J’ai passé mon permis en mai 99, il va y avoir 10 ans… Au bout de 10 ans je n’ai toujours pas trouvé que c’était fun, terrible ou je ne sais quoi de conduire une voiture. Je n’ai pas peur, je ne suis pas rassurée c’est tout, je n’ai pas confiance en l’autre abruti qui se prendra pour Hamilton avec ses vingt heures de conduite au compteur. Je n’ai pas confiance en l’abruti qui se prendra une cuite avant de reprendre le volant. À ce propos d’ailleurs j’ai entendu une belle conversation dans le train cette semaine. Deux amis de 20-25 ans se retrouvaient après quelques années et se raccrochaient les wagons. Un hasard, les deux prenaient le train car ils n’avaient plus le permis, chacun se l’étant fait retiré pour conduite en état d’ivresse, l’un 6 mois, l’autre un an. Ils en parlaient en rigolant comme deux collégiens, en arguant que le retrait était injuste quand même, « un an, tu te rends compte ! » « t’avais combien ? » « deux grammes » « t’as eu un accident ? » « non, me suis fait choper à la frontière… merde, je suis pas un alcoolique ! ». Ben non, peut-être pas un alcoolique mais un abruti ça en fait aucun doute ! Bref, le sujet du jour c’est ma voiture alors je ne m’étendrai pas plus sur les inconscients.

Quand j’ai passé mon permis je n’avais pas de voiture prévue. Normal, déjà que mes parents avaient pas d’argent pour me payer mon permis, fallait pas que je compte sur une voiture. Mon permis c’est ma bourse pour la fac qui l’a financé. Je l’ai passé à ce moment là parce que j’avais l’argent et pas forcément le besoin. Finalement mes parents ont acheté quand même une voiture, la Renault 5 du curé du village, il s’était enfin décidé qu’à 75 ans ça n’était plus raisonnable de conduire. La voiture était entretenue mécaniquement parlant au garage mais la carrosserie était une cata, elle portait les preuves de la conduite dangereuse du curé. Ça tombait bien, j’avais moins peur de l’abîmer du coup ! La voiture était au nom de ma mère et servait à tout le monde, quand mes sœurs ont elles aussi eu le permis elles ont pu également en profiter et rajouter quelques bosses.

Au fil du temps j’ai commencé à perdre mon assurance au volant de cette voiture, entre les bruits bizarres, ma tentative d’escalader un muret d’entrée d’autoroute après un dérapage non-contrôlé (tout va bien, une jante pliée seulement), et les diverses pannes et réparations maison. Il fallait également se la partager à 4, ce qui n’était pas toujours évident, il y avait des concessions à faire, des heures de parlotte, des arrangements pas toujours arrangeant. L’arrivée de Clochette a précipité les choses, je ne pouvais même pas attacher son siège correctement à l’arrière, les ceintures étant sans enrouleur, à l’ancienne. Et puis s’il arrivait quelque chose, s’il fallait partir en urgence… j’ai décidé donc de m’acheter ma première voiture à moi toute seule. L’occasion s’est présentée avec une Smart ForFour a bon prix (j’ai des filons), d’à peine un an, peu de kilomètres. J’avais les sous (non, on dit les fonds), nickel, affaire conclue ! De toute façon pour moi une voiture est un moyen de transport de dernier recours, point final. Alors la couleur, la forme, le temps qu’elle mettra pour passer de 0 à 100 km/h, ça ne changera pas ma vie. Il faut quand même qu’elle me plaise un minimum mais le plus important c’est la confiance que je lui accorderai.

Je ne sais pas si c’est comme ça avec toutes les voitures ou tous les garagistes, toujours que j’ai eu l’impression qu’on se foutait de ma gueule.
Les révisions étaient horriblement chères et à effectuer bien évidemment dans le réseau pour les histoires de garanties. Chez Mercedes Benz ils te rendent ta voiture propre après une révision et franchement, vu les prix qu’ils pratiquent, y’a intérêt !
Mon voyant moteur a voulu rivaliser avec une guirlande de Noël ou alors il était jaloux de son pote le clignotant, toujours qu’il s’allumait et s’éteignait pour rien, comme ça, histoire de. Au début je courrais au garage, OMG, ma voiture déconne ! Et là-bas il ne trouvait rien ou alors une bricole, je repartais avec mon voyant éteint… qui se rallumait au bout de même pas 50 km ! J’ai fini par ne plus y aller, la Renault avait pas de voyant moteur, on faisait tout à l’odeur ou à l’oreille et c’était pas plus mal !
Ma porte ne voulait plus se fermer, quand on la claquait elle rebondissait… j’ai du y aller au moins 3 fois pour qu’ils se décident à changer la pièce.
Le joint de mon pare-brise, coté intérieur, tente une évasion… je le signale très vite, on me le remet en place… ça tient bien, un peu, plus trop et le voilà qui veut se refaire la belle (notez quand même qu’il n’est jamais sorti complètement). Je signale à nouveau, on m’annonce qu’on va le changer, 3 euros le joint, nickel… mademoiselle, votre véhicule n’est plus sous garantie, il faudra payer… aux 3 euros de joint vous pouvez ajouter 70 euros de main d’œuvre… Bon sang, heureusement que j’étais assise ! J’ai demandé si c’était dangereux, si un jour mon visage allait goûter du pare-brise si le joint venait à partir complètement, on m’a répondu non. Tant mieux, roule ma poule ! Par contre ceci explique peut-être la rosée que j’ai à l’intérieur parfois…

Tout ça, plus le manque de place dans le coffre, a commencé à me peser et j’ai décidé de changer de voiture. Le côté positif était que je pouvais encore tirer un bon prix pour la Smart et que j’avais suffisamment d’argent de côté pour mettre le complément pour une petite voiture.
Quelle aventure ! Pour moi qui ne sait pas reconnaître une clio d’une 206 ou je ne sais quoi j’ai du réviser ! Les garages ont été vite faits, je regardais la voiture, montais dedans, ça me plaisait ou non. J’ai mis ensuite la Smart en vente, vu la reprise ridicule qu’on m’en proposait (de 3500 à 6500 €, chercher l’erreur !). Et j’ai attendu, attendu, qu’un potentiel acheteur se manifeste en ces temps de crise… j’ai finalement trouvé preneur, une retraitée, ancienne collègue de mon père, pas pressée mais overbookée quand même, gentille mais teigne, qui m’a fait poireauter un mois invoquent à chaque fois des excuses différentes. Je crois que sortir tout cet argent lui a filé mal au ventre, point final ! Pendant ce temps j’ai laissé mon homme négocier sur ma short-list, à savoir une Corsa ou une Fiesta. C’est la Corsa qui l’a emporté, elle m’attend. Enfin, le garage attend mes sous… que j’ai enfin eu hier… 15 jours à être piétonne alors que j’utilise peu ma voiture ça me fait drôle, c’est comme faire les magasins sans porte-monnaie, même si finalement on sait qu’on a besoin de rien…


Et tout ça, cette histoire, c’était pour éclaircir mes messages sur Facebook… c’est vrai que comme je m’en fous un peu, que je ne trouve pas ça essentiel, je n’avais pas raconté à tout le monde que je changeais de voiture !