lundi 8 octobre 2007

Ma fureur de lire

Je l'ai déjà dit, je lis beaucoup. J'ai l'impression que j'ai toujours lu.

Je ne me rappelle pas comment je me suis retrouvée inscrite à la bibliothèque de mon village, sûrement maman, mais je ne sais plus si c'est une idée à moi ou à elle, ça remonte à loin, au temps où j'ai appris à lire. La lecture fait partie de mon quotidien et pour approvisionner ce besoin cette bibliothèque tombait à point : emprunter un roman y coûtait entre 1 et 2,5 francs, de mémoire. En plus c'était pratique, elle était ouverte le dimanche matin, pendant un temps j'y suis allée après la messe, ensuite ça faisait un but de sortie plutôt qu'un week-end entier enfermé chez soi.
Cette bibliothèque était tenue par des bénévoles, toujours les mêmes ; les nouveaux livres étaient achetés avec le prix de l'emprunt des autres ou obtenus grâce à des dons. La présidente, Mireille me connaissait depuis mon plus jeune âge, elle m'appelait par mon prénom, savait le genre de lecture que j'aimais, ce que j'avais déjà lu ou pas, achetait les livres que je souhaitais lire, me faisait crédit quand il manquait un franc ou deux, ne râlait pas quand on gardait un livre plus d'un mois (ou deux), avait toujours un mot gentil pour la famille... Elle faisait la même chose avec tous les autres lecteurs et les autres bénévoles l'imitaient.
Les locaux avaient un côté magique, vivant et vieillot, plein de charme. D'abord dans des salles de patronage appartenant aux Soeurs, où un vieux feu à charbon avait du mal à réchauffer tout le monde l'hiver, puis dans une ancienne école avec accès par la cour. Les murs étaient tous tapissés de rayonnages débordants, au centre des bacs contenant les BD et revues et à chaque fois deux salles, une pour les adultes et l'autre pour les enfants. Sous le préau se tenaient un marché de noël et divers autres évènements tout au long de l'année, qui attiraient à chaque fois autant de monde.
Après une vingtaine d'années de bons et loyaux services cette association a été remerciée par la municipalité. Nous devions absolument nous doter d'une médiathèque. La bibliothèque ne correspondait en rien aux critères imposés, les locaux étaient jugés vétustes, il n'y avait rien d'informatisé, les bénévoles n'avaient pas de formations spécifiques et elle ne proposait que des livres... Je ne raconterai pas ici les différents épisodes qui ont marqué la création de l'une et la fermeture de l'autre car je n'y étais pas, mais je sais que ça ne s'est pas fait dans la joie ni la bonne humeur.
Après un pot d'adieu dans la cour de l'école, noire de monde, la médiathèque a été inaugurée, dans une intimité subie. Je ne me tromperais pas de beaucoup si je disais que les deux évènements n'ont pas du tout intéressé les mêmes personnes.

La médiathèque tient les promesses de son nom : on peut y emprunter des livres, DVD, CD, périodiques. On peut aussi y travailler, des tables et des chaises sont prévus pour ça. Les locaux sont neufs, propres, aérés. Les rayonnages sont aussi aérés malheureusement, à vue de nez (je ne suis pas bonne à ce genre d'estimation mais tant pis) je dirais qu'ils ne contiennent qu'un quart de livres de l'ancienne bibliothèque. Un livre doit être rendu au bout de 3 semaines sous peine de pénalité, tout est informatisé, on ne peut pas resquiller. Elle se trouve à l'étage d'un bâtiment et l'accès se fait par un escalier ou un ascenseur... en panne très rapidement car situé à l'extérieur du bâtiment et vandalisé, pratique pour les personnes âgées et les enfants en poussette. L'avantage pour les gros lecteurs est la carte à l'année, une cotisation annuelle d'une quinzaine d'euros qui permet d'emprunter ensuite ce qu'on veut, dans les quantités que l'on veut, sans avoir à penser à faire de la monnaie comme de l'autre côté. Sauf que le nombre de livres et les titres proposés ne peuvent pas combler une grande lectrice comme moi...
Je m'y suis inscrite quand même et en un an j'ai du y aller 3 ou 4 fois seulement, ressortie avec un choix par dépit. Les locaux sont vides, de monde et d'âme, les bénévoles restent derrière le bureau des enregistrements et retours, à papoter, pendant que je reste indécise dans la partie "roman" et que ma fille fait un peu le foin dans le coin "enfants". Ça ne m'arrange pas tellement finalement cette histoire de médiathèque, je suis obligée maintenant d'aller approvisionner ma fureur de lire à la Fnac ou au Furet et ça me coûte pas mal, je me restreins aux poches et aux valeurs sûres, j'essaie tant bien que mal de faire une place à la maison pour tous ses livres, les miens et ceux de ma fille (qui a l'air de prendre le même chemin que moi pour l'instant).
Je ne sais pas comment finir ce post aujourd'hui. Il n'y a pas de fin à ma passion alors j'ai du mal à conclure, c'est juste un état des lieux, un constat de ma vie de lectrice et je pense qu'il y en aura bien d'autres car malgré tout je continuerai à lire.
Une morale peut-être : la modernité ne peut pas remplacer l'humanité... mais les deux restent conciliables, il suffit de le faire intelligemment.

9 commentaires:

  1. Fureur partagée (à plus petit débit de livres, par manque de temps)!
    Que je te comprend, je me souviens du coup de la bibliothèque de mon village ( inscrite très tôt aussi), de l'odeur de cette vieille pièce d'école avec des murs de bouquins, et surtout..surtout,la "vieille" dame passionnée qui avait lu tous (ou presque) les livres et savait nous conseiller en fonction du genre que nous aimions.
    Tout pareil , adieu bibliothèque pour the new mediathèque!
    Inscrite moi aussi , j'ai du y mettre les pieds 2 fois, sans aucun emprunt(Le plus de ma ville c est que pour les personnes agées, un bus vient une demi journée par quinzaine dans le quartier excentré de la ville qu'est le mien).
    Je fais pareil , j'achète, ou j'emprunte à ma copine mordue des livres ( merci Aileen, en plus tu me fais toujours le résumé comme la dame de la biblio). Je suis folle de voir le prix des bouquins, après on dit que les enfants ne lisent pas assez mais je crois que le gout de la lecture est donné en grande partie par les parents, si pour eux l'achat d'un livre est autant important que l'achat du dernier jouet à la mode. J'avais 1/2 heure de lecture imposée le soir dans mon lit par maman "temps calme avant le dodo" et tu sais quoi? j'adorais! Aujourd hui le seul endroit ou j'arrive a me poser pour lire, c'est le bain ( bien chaud).
    Tout ce blabla pour te dire que j'ai retrouvé le bouquin que tu m'as offert et j'ai pu le finir... enfin. J'ai beaucoup aimé! Me faire offrir un livre comme cadeau, choisi pour moi par toi, et avec lequel j'ai "accroché" tout de suite, j'ai encore plus adoré. Sinon, pour remplir les murs de chez nous , moi je fais les brocantes et le site priceminster (c'est ca je crois) en occasions, je garde ceux que j'ai aimé et je vend les autres.Et puis j'ai toujours une liste d'attente d'achat qui s'allonge, s'allonge... Il doit aussi exister des site d'échanges, de trocs...

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  2. Houlà! je vois mon commentaire et je me dis que j'abuse en longueur!
    Juste pour dire aussi que j'ai deja vu une reportage sur un...une...zut je trouve pas le mot exact, bref sur un "truc qui se fait quelquepart":
    Le principe est de faire partagée les livres, j 'm'explique (en court j'essai promis): tu as aimé un livre, tu y apposes une etiquette qui explique le principe du "truc qui se fait" , et tu le laisses trainer quelquepart ( un banc dans un parc, en gare..) celui qui le trouve le lit, et fais suivre... Ouais bon c'est pas tout clair ce que j'raconte. En gros tu "abandonnes" un livre que tu as aimé en y mettant quelques notes pour le faire partager à un inconnu.tu piges le truc?
    Bon ben c'etait pas très clair et pas très court:perdu!

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  3. Et plin de fottes aveque sa!

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  4. Coucou!
    Marraine : j'ai bien rigolé en te lisant, comme toujours...

    Aïleen ! nous sommes tous inscrits à la médiathèque de Villenave d'Ornon, gratuitement... c'est aussi très aéré, propre, coloré, plantes vertes à souhait... j'aime assez le côté "carré" de la structure... la souplesse des délais est plus facile que par chez toi... on nous appelle si oubli, pénalité si perte du bouquin, délais rallongés pour les vacances d'été... commande du bouquin qu'on désire (en ce moment je finis du Musso et je veux enchaîner sur du Marie Darrieussecq (Truismes et Tom est mort)... d'après Jenfi ils ont les deux, mais faut réserver...
    J'aime lire aussi, beaucoup... mais je manque de temps... fini le RER ou le métro... donc moins de créneau imposé...
    Le concept de marraine est alléchant et surprenant, j'espère en savoir plus!!!!
    bisous à vous deux!!!
    véro

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  5. Ça s'appelle le "bookcrossing"... pas très actif dans le nord pas de calais... apparemment sur Paris ça marche bien mais chez nous c'est le grand désert ! Plus d'infos par ici pour ceux et celles que ça intéresse : http://bookcrossingfrance.apinc.org/

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  6. jamais entendu parler de ça!!!!
    je vais aller voir si ça se fait sur Bordeaux, bye!

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  7. Ah ben voilà! c est tout ça! heureusement que vous êtes là les filles , en ce moment mon cerveau est en veille, ou en surcharge je sais pas trop! toujours est il que "concept" était le mot que je cherchais (je vous promet je l'ai retrouvé cet apres midi, je suis dis "becasse inculte va!") merci Véro, et ce concept justement ( ca fait tout de suite mieux), c est bien le "bookcrossing" merci Aileen!
    Bon à plus petite echelle, vous le faites deja sur vos blogs les filles! La preuve j'aurais sans doute jamais lu "naissances" sans toi aileen .

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  8. Je me suis aussi également renseigné pour m'abonner à la bobliothèque de ma ville. Eh bien nous on a même pas de médiathèque !! c'est encore la vieille école. Tout à l'air fort bien sauf un petit détail : les livres !!! Ba oui quand j'y suis allée, rien ne m'intéressait. Aucune biographie, aucun roman autre que la série Arlequin ou Daniele Steele... Par contre il y a de quoi faire pour des exposés sur l'histoire et la géographie, tout à fait le genre de lecture qui me borde le soir... J'aime aussi lire alors j'achète mes livres ; comme je ne lis pas énormément ça ne me ruine pas. Mais c'est vrai que j'adore aussi les séries américaines alors le choix est parfois difficile entre série et livre. En ce moment je lis Moi Charlotte Simmons, vraiment très bien ; il m'a redonné envie de m'intéresser à la philo (si si) mais j'ai du mal à le finir. Il faut dire qu'au début de ma lecture je n'ai pas résisté à lire la fin :( Alors maintenant que je sens la fin arriver c'est moins drôle. J'ai déjà d'autres livres qui m'attendent après celui là comme "the jeune divorcée" en anglais (il était déjà en version poche donc moins cher en anglais).

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  9. Les bibliothèques de villages : rien de tel ! J'adooore ça moi aussi ! ;)

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